Les Dragons d’Adity – Segment 2

On recrute !

L’Arcadia était amarrée dans une section désaffectée, en équilibre instable entre un quai d’approvisionnement qui avait connu des jours meilleurs et une barge de nettoyage échouée. Le vaisseau… n’avait pas bonne mine, il fallait le reconnaître. Sous l’éclairage impitoyable des néons du dock, la coque apparaissait éraflée, bosselée, rapiécée. De larges portions, totalement dépourvues de revêtement de protection, exhibaient le métal nu de la couche de blindage externe comme les chairs à vif d’un animal dépecé.
Harlock fronça le nez de contrariété tandis qu’il s’approchait du sas d’accès. Aux endroits les plus exposés, les premières traces de rouille commençaient déjà à poindre. Et l’absence de revêtement n’était pas due aux combats qui avaient suivi son décollage de Mabrus : le vaisseau n’était tout simplement pas fini.

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Pou-poulpe y doo – 7

Poulponnade

— Lydia. Ne saute pas sur mon poulpe.
— Oh mais il est trop trop moelleux capitaine !

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Rien ne se perd, rien ne se crée – Chapitre 3

Une décision qui aurait pu être plus réfléchie

Lorsque le docteur Zero revient à l’infirmerie, les vêtements de Tadashi ne sont plus à l’endroit où il les avait laissés. Le capitaine doit donc en toute logique être à l’intérieur et – les lieux étant déserts – en vadrouille.
Prétendre être étonné serait un mensonge, toutefois Zero se surprend à ressentir pour Harlock davantage d’inquiétude que d’habitude (oui, y compris la fois où cet énergumène s’était enfui avec une putain de fracture ouverte au tibia). Probablement parce que sept ans, c’est à peine plus âgé que Lydia et que, Zero le constate tous les jours avec sa petite fille adoptive, un vaisseau pirate n’est pas un terrain de jeu idéal pour un enfant. Même (surtout ?) quand ledit enfant est le capitaine.

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Rien ne se perd, rien ne se crée – Chapitre 4

Une fichue tête de mule

Les dernières marches sont les plus difficiles à gravir. Les plus excitantes, aussi. Lorsqu’il stoppe sous l’arche monumentale qui délimite l’entrée du temple, Harlock ne peut retenir un sourire triomphal. Il peut faire aussi bien que les adultes, se réjouit-il. Il peut même faire mieux.
Il fronce le nez. D’autant qu’il est un adulte, même si cette idée lui paraît de plus en plus incongrue.

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Rien ne se perd, rien ne se crée – Chapitre 5

Une grosse bêtise

Porte fermée. Harlock commence par donner une série de coups de pieds dans le battant plaqué de bois histoire de se défouler, puis il se demande s’il ne devrait pas vider toute une bouteille des alcools forts planqués dans le mini-bar sous le bureau. « … Parce que je suis un adulte aussi, ‘faudrait pas l’oublier ! » crie-t-il à la pièce vide. C’est très pratique cette excuse, en définitive.
L’idée est cependant rapidement abandonnée. Il s’était pris une déculottée cuisante la dernière fois et, finalement plus humiliant, avait passé deux jours à vomir tripes et boyaux non-stop. Non, ce n’était pas « la dernière fois », se corrige-t-il. C’était avant. Bien avant. Mais il ne parvient pas à rattraper de souvenirs plus récents. Ont-ils même jamais existé ? Il est sûr que si. Il ne sait plus.

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Rien ne se perd, rien ne se crée – Chapitre 6

Une épreuve qui s’annonce tendue

Aux Murs, l’heure est à l’émeute. Le service d’ordre lutte pour contenir la foule, qui malgré les coups de matraques électriques gronde et presse comme un autocuiseur sur le point d’exploser. Des bagarres éclatent entre spectateurs surchauffés. Le vacarme aux abords de l’arène est insoutenable. La rumeur est à peine atténuée par les vitres épaisses de la mezzanine dans laquelle Dick et Tadashi ont été jetés.

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Rien ne se perd, rien ne se crée – Chapitre 7

Une chimère et une pierre noire

« É-Ma ! É-Ma ! » Les cris scandés résonnent entre les parois de pierre, rebondissent le long des rocs, s’intensifient lorsque le défilé étroit s’évase en un cirque naturel ceinturé de hauts pics. À l’arrière d’un trimobile toussotant, coincé entre Lydia et une cagette débordant de vieux chiffons, Harlock se tord le cou pour avoir une vue sur l’avant. Au volant, Jelle peste tandis qu’elle se faufile à grands renforts d’insultes et de klaxon entre les bas-côtés encombrés de véhicules.

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Nietzsche

Disclaimers : quelque chose là-dedans n’est clairement pas à Leiji Matsumoto.

Chronologie : vague mix entre SSX et CWZ.

Pour mademoiselle A. en l’honneur de son monstre.

— Il s’appelle Nietzsche. Cesse de râler, je suis sûr que vous allez bien vous entendre.

Le capitaine Harlock connaissait Nietzsche. Tout ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts, l’abîme qui te regarde, c’était tout à fait le genre de concepts philosophiques qui lui parlaient. Cela faisait résonner en lui des échos de bibliothèque feutrée, de digressions mélancoliques et de verres de brandy partagés.

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Quatre-vingt-dix éclats de miroirs brisés

81

Minuit. Sous la demi-sphère de la Ville Suspendue, le hameau se pare de nuances bleutées. Une apocalypse féerique, songe-t-il amèrement.
Hier, les derniers moteurs de l’immense structure orbitale ont rendu l’âme. La Ville ne tient plus son altitude.
Et l’impact est pour demain.

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